Les NFT de musique permettent aux artistes de trouver de nouveaux moyens de fidéliser leur audience et de les transformer en communauté.
La musique est l’une des plus vieilles expressions artistiques de l’humanité. Elle a commencé dès que les humains ont su faire des sons et elle s’est adaptée à chaque évolution technologique. Allant des grandes symphonies de la musique classique en passant par le gramophone les disques vinyles pour enfin s’exprimer à pleine puissance dans l’ère numérique.
La musique, pionnière de la technologie
La musique a toujours été la pionnière des nouvelles technologies. C’est à partir des années 1980 qu’on commence à voir les premiers clips vidéos et pour l’époque, c’était une révolution. Les critiques ont considéré que les clips desservent la musique, mais aujourd’hui, c’est devenu la norme. Et l’arrivée du web a bouleversé la musique comme aucun autre secteur.
On peut raisonnablement dire que le MP3 fait partie des formats le plus importants du web, car non seulement il va dématérialiser la musique en quelques années, mais amènera aussi l’avènement du piratage. À cette époque, la plateforme Limewire faisait fureur, car elle permettait de télécharger illégalement les musiques des plus grands artistes du monde.
Les ayants-droits ont eu sa peau comme de nombreux sites de piratage. Pour l’anecdote, Limewire a été condamné à une amende qui était plus grande que la quantité d’argent en circulation sur terre. Cependant, aujourd’hui, Limewire est revenu en devenant une plateforme de musique NFT. Comme quoi, la boucle est bouclée.
Comment le NFT peut-il bénéficier à la musique ?
Le NFT est un actif qui est irréversible par sa nature. Quand vous achetez le NFT de quelque chose, vous en êtes le propriétaire à vie et vous pouvez en faire ce que vous voulez. Comme il a été conçu pour les actifs numériques, alors il convient parfaitement aux musiciens pour vendre leurs œuvres de toutes les manières possibles.
Car le problème est que même si la technologie a libéralisé l’accès à la musique, la rémunération des artistes est descendue aux enfers. Des plateformes comme Spotify rémunèrent très peu leurs musiciens à tel point que de grands noms ont claqué la porte. Et il est impossible pour un artiste de protéger son œuvre car les circuits de piratage sont très nombreux.
Les musiciens sont dans une spirale de promotion qui favorise le piratage. De nos jours, chaque artiste doit être présent sur Youtube ou Tik Tok. Mais dès que la chanson est publiée, on peut télécharger facilement la vidéo pour la convertir en MP3. C’est pourquoi les artistes sont obligés de se focaliser sur les concerts et les événements IRL. Mais là encore, il y a le problème des intermédiaires. Il faut passer par tellement d’étapes pour organiser un seul événement que la marge des artistes est si faible qu’ils sont toujours dans la précarité extrême.
Passer d’une audience à une communauté
Le problème dans ce modèle est que les artistes se basent sur l’audience. La relation entre le musicien et ses fans est asymétrique ce qui fait qu’il n’y a aucun retour constructif entre les deux parties. Le NFT musical entre en scène pour la transformer en communauté. Cette dernière ne va pas simplement être une consommatrice de la musique, mais une aide parallèle.
La communauté peut donner des retours en temps réel sur telle ou telle chanson. Évidemment, l’artiste doit garder sa liberté créatrice et ne pas se focaliser sur ce que « les fans demandent ». Mais en les impliquant davantage dans sa carrière, l’artiste peut se détacher des Labels et autres structures qui lui prennent une part considérable de ses revenus.
Et cela va plus loin que de la musique. Le NFT permet de vendre des billets de concert, des écoutes préliminaires de ses chansons ou créer des NFT Gated. Cette dernière est simplement un accès privilégié aux œuvres de l’artiste. Par exemple, il permet de créer un club Premium ou permettre à des fans de rencontrer personnellement des artistes après un concert. Les possibilités sont infinies et s’inscrivent dans le concept du Web3 dans le sens où l’artiste est le seul maître de ses créations et de la manière sont il veut gagner de l’argent avec.
Les différentes musiques NFT
Il existe 3 différents types de NFT dans le monde de la musique :
- Le 1/1 – C’est un NFT musical exclusif. L’artiste ne publie qu’un seul exemplaire et il est évident qu’il est le plus cher. Il peut servir, par exemple, pour une rencontre personnelle avec l’artiste. Ou encore, on peut l’utiliser pour vendre la jaquette d’un album ou une œuvre Collector.
- L’édition Open – La version Open permet de créer autant de NFT que nécessaire. Mais ils ne sont pas illimités. On peut les utiliser pour vendre des albums pendant une période limitée. Ils sont aussi intéressants pour créer une communauté, car cela incite les fans à devenir des acteurs dans la carrière de l’artiste.
- L’édition Limitée – Comme son nom l’indique, c’est un NFT limité à quelques exemplaires. On peut l’utiliser pour vendre des albums exclusifs ou encore des places de concert. L’imagination est la seule limite.
On pourrait arguer que ces offres existent déjà dans la musique traditionnelle. Oui, mais l’artiste n’en a pas le contrôle absolu. Le but des NFTs et du Web3 en général est que la trinité Lecture-Ecriture-Propriété soit du ressort exclusif de l’artiste. Pas de labels pour lui imposer des contrats douteux, pas de plateformes de streaming qui le force à accepter des revenus rachitiques.
Et malgré la nouveauté des NFTs, il y a déjà des Success Stories pour certains artistes. Ainsi, André Allen Anjos, plus connu sous le pseudo de RAC (Remix Artist Collective) a totalement parié sur Ethereum et le NFT. Il crée principalement des remix. Et en mai 2022, il a déclaré qu’il avait gagné 12,5 ETH avec ces créations ce qui revient environ à 39 000 dollars au cours actuel. C’est l’équivalent de 9 millions d’écoutes sur Spotify alors qu’il a gagné ces 12,5 ETH avec 100 de ses fans les plus fidèles.
Et l’artiste permet aussi de faire gagner de l’argent à ses fans. Ainsi, l’un des gros problèmes avec la musique est la vente secondaire. On n’a jamais réussi à la légiférer correctement. Mais si l’artiste donne un pourcentage de propriété sur les musiques NFT qu’il vend, alors tous les fans deviennent des copropriétaires et peuvent gagner des Royalties par la suite.
En conclusion
On le voit, le NFT est loin d’être un phénomène de mode. Il permet aux artistes d’avoir une vraie liberté artistique, de créer leur communauté, mais surtout de bien gagner leur vie en s’émancipant des Labels et d’autres structures. C’est sûr qu’aujourd’hui, l’accessibilité aux NFT n’est pas optimale.
Il faut être féru en technologie pour comprendre le concept de portefeuille, investir dans les bonnes cryptomonnaies et ensuite accéder aux musiques NFT. Mais le fait est que le Web3 est en marche et qu’il fera partie de nos vies futures dans de nombreux domaines.